UX – UI – Ergonomie : avez-vous bien compris ?
Design thinking, lean UX, expérience utilisateur, IHM, … De nombreux concepts sont apparus depuis quelques années tout comme de nouveaux métiers centrés autour de l’utilisateur. Mais un ergonome n’est pas un UX designer et inversement.
Faisons un petit rappel de ces différents concepts trop souvent galvaudés.
Du grec, érgon (le travail) et nomos (les normes), l’ergonomie est la discipline scientifique qui favorise les interactions entre les hommes et les autres éléments d’un système en appliquant des principes, des données et des méthodes pour optimiser le bien être des hommes et la performance de l’ensemble du système.
Un ergonome a plusieurs rôles dans une entreprise :
- il peut travailler à la prévention des accidents de travail (dans une usine par exemple ou un open space). C’est l’ergonomie physique.
- Il peut optimiser l’organisation globale d’une entreprise et soulager les souffrances morales. C’est l’ergonomie organisationnelle.
- Il peut travailler en collaboration avec des UX designers pour améliorer l’utilisabilités des interface informatique (Interface Homme-Machine ou IHM).
C’est donc davantage une science qu’un simple terme marketing. Un ergonome est ainsi plus proche d’un scientifique que d’un designer au niveau de ses études et de son approche.
En effet, un bon ergonome se doit d’avoir des connaissances informatiques, psychologiques, médicales et juridiques.
L’User eXperience (UX) est apparue dans les années 90 à partir des travaux de Donald Norman, un consultant en utilisabilité. Il a défini sept étapes d’accomplissement d’une tâche par l’utilisateur. Je ne vous les décrirai pas ici car cela m’éloigne de mon propos mais pour les curieux, je vous invite à consulter ce lien.
Aussi efficace et pratique soit-il, un produit se doit de provoquer de l’affect, de l’émotion pour fidéliser. Et c’est exactement le rôle de l’UX : provoquer des émotions chez son utilisateur.
L’UI design ou User Interface (Interface pour l’utilisateur) est la partie émergée de l’iceberg, le vernis pour ainsi dire. L’UI est ainsi la partie visible, perceptible d’un produit.
L’UX est la partie invisible, émotionnelle de l’expérience globale de l’utilisateur.
Ces deux métiers collaborent d’ailleurs souvent en synergie dans la création d’un produit.
Prenons l’exemple d’une voiture : le tableau de bord, les vitesses, les sièges, le volant vous permettent de conduire et forment l’interface : c’est l’UI.
L’expérience de conduite est la partie immergée : le confort des sièges, le bruit du moteur, le design de la voiture, si vous pouvez facilement écouter de la musique, la direction assistée, etc.
Tout cela pour mener à une expérience positive : c’est l’UX.
Mais quel est le but de ces disciplines exactement ? Ou plutôt … quelle est leur valeur ajoutée ?
Tout d’abord, cela permet de collecter des avis, des retours et donc des données fiables et qualifiées car il n’y a pas de tierce personne entre l’utilisateur et la conception du projet.
Ensuite, cela permet de gagner du temps : pas besoin d’allers-retours interminables entre le marketing et les développeurs, de questionnaires à choix multiples ou de corrections sans fin. Une ou deux demi-journées permettent de tester le prototype avec les utilisateurs et de structurer le process. Si l’atelier est bien cadré pour répondre au besoin, cela va accélérer la prise de décision.
Enfin, cela représente un gain d’argent car si le temps du projet est réduit, son coût aussi. Et une application correspondant exactement aux besoins de ses utilisateurs (avec un meilleur accès au panier d’achat par exemple) va être plus attractive donc plus rentable. Il y aura moins de retours de clients au service client donc moins d’effectif.
Et si vous n’avez toujours pas compris, voici une citation de la part du principal créateur de l’user expérience chez Mailchimp qui résume l’essence même du design émotionnel :
« Quand je crée quelque chose, je m’attache à donner l’impression qu’il y a un être humain derrière l’interface, pas un ordinateur. » Aarron Walter